L'Ombre des morts
Nous sommes aujourd’hui dans un monde sans foi ni loi, il n’y a désormais plus que la survie qui compte. Ces événements signaient la fin d’une ère, la fin de l’humanité ou presque… Ainsi, trois mois seulement après la “catastrophe”, le jour J, il n’existe plus de gouvernement, il n’y a plus de politique, plus d’économie, plus de justice, plus d’hôpitaux,... L’humanité elle-même semble être anéanti alors que quelques hommes tentent encore de survivre. Il n’y a plus d’électricité, plus d’internet, plus de téléphones portables, ou de télévisions. Pour les êtres humains encore en vie, il n’est plus que questions de survie et rien d’autres, c’est tout ce qui importe.
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Nous sommes aujourd’hui dans un monde sans foi ni loi, il n’y a désormais plus que la survie qui compte. Ces événements signaient la fin d’une ère, la fin de l’humanité ou presque… Ainsi, trois mois seulement après la “catastrophe”, le jour J, il n’existe plus de gouvernement, il n’y a plus de politique, plus d’économie, plus de justice, plus d’hôpitaux,... L’humanité elle-même semble être anéanti alors que quelques hommes tentent encore de survivre. Il n’y a plus d’électricité, plus d’internet, plus de téléphones portables, ou de télévisions. Pour les êtres humains encore en vie, il n’est plus que questions de survie et rien d’autres, c’est tout ce qui importe.
Evénements
Au fil de son évolution et de son histoire, l’Homme a découvert et a appris tant de choses qu’il en a oublié la chose la plus fondamentale et la plus basique de notre univers : son rapport avec la nature. Une chose a toujours été vraie et le sera toujours, la nature est le mur porteur de cette planète, elle en est la pièce maîtresse. Ce sont les règles imposées par la nature qui nous ont permis de nous élever au dessus des autres espèces animales et ce sont certainement les mêmes règles qui nous extermineront…
En 2015, l’être humain a conquis tellement, a découvert et a appris tellement et pourtant il s’est tellement enfoncé dans l’illusion que personne ne s’est rendu compte de rien. Le gouvernement a préféré cacher la vérité et les médias n’ont fait que de détourner la réalité. Un des avions qui s’était écrasé en début d’année transportait probablement une des cargaisons les plus importantes de toute l’humanité.
L'Ombre des morts
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 Surtout ne pas faire de vague

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Lance Warren
Lance Warren
SURTOUT NE PAS FAIRE DE VAGUE


Une petite ville. Un lycée. Des colonnes de réfugiés. Des hommes en armes portant des masques à gaz. Ne pas faire de vague.

Plus un pas en avant.

Fusils braqués. Masques à visières. Les hommes s’arrêtent net. Ne pas tousser.

Ne bougez plus. Morsure ?

je ne suis pas

Ne bougez plus, ou je tire. Morsure ?

je ne suis pas malade

Le sang ?

pas mon sang

Contact avec un individu infecté ?


sang d’une femme après un accident de voiture
elle n’était pas malade
elle est morte

L’un approche. Thermomètre en main. A trois centimètres de la tempe.

Pas de fièvre. Toux ? Tremblements ? Vertiges ?

Ne rien laisser paraître. Ne dévoiler aucune faiblesse.

non

Pas de symptômes apparents. Centre de tri. Mettez ce masque. Allez-y.

Masque en tissu enfilé. Suivre l’homme. Surtout ne pas faire d’histoire. Arrivé dans l’antichambre composée de grillages à trois entrées. Trois gardes et trois infirmiers.
Des colonnes de réfugiés sans bagage distanciés de deux mètres attendant leur tour. Les familles décomposées. Des émigrés éreintés au poste-frontière qu’on traite comme des criminels. Pourtant tous déjà témoins de tous les crimes du monde.

On va vous faire un test. Résultats donnés sous 10 minutes. Vous attendrez sur place. Respectez les distances. Obéissez aux directives.

Surtout réprimer cette quinte de toux. Garder son calme. Maintenir le cerveau occupé.

Devant un vieillard jurant.
A gauche une jeune femme agitée.
A droite une fillette hagard.

C’est l’attente. Ça et là des pleurs. Des gémissements. Des plaintes. Des appels à la discipline.

Le vieillard s’avance. L’infirmière déballe le kit de dépistage.

Vous l’avez emmené où ? Le gosse qui avait 40 de fièvre ? Bordel, haut comme trois pommes, que vous avez retiré à sa mère ?

Il a été emmené en quarantaine comme le veut la procédure.

Mon cul ! Vous avez pas les moyens de mettre en place une quarantaine ici ! Et pour faire quoi, accumuler les malades avant qu’ils ne se transforment ?

Restez calme.

Mais ce gosse, ce petit garçon, il avait peut-être une simple grippe putain ! Mais vous l’avez emmené sans vérifier, traité comme s’il avait la peste, et j’ai entendu les coups de feu derrière le bâtiment, vous en avez fait quoi ce gosse ?

Dernier avertissement avant expulsion du centre de triage.

Garde prêt à tirer. L’arme à feu braqué sur le front du vieillard. Le dernier rempart de la civilisation. Celui de l’ordre par la force.

Le test du vieillard négatif. On l’emmène à l’étape suivante.

Ne pas faire de vague. Avancer, et prendre sa place. Réprimer cette quinte de toux.

Avancez. Maux de tête ? Saignement ?

non

Vertiges ? Nausées ?

non

Inspection générale du corps.

Ce sang ?

pas le mien

Ces plaies ?

je ne suis pas entré en contact avec un malade

Je vais vous faire un test nasopharyngé. Vous attendrez ici le temps du résultat. S’il est négatif, vous pourrez entrer dans le centre mais vous serez placé en isolement pendant 24 heures, car un faux négatif est toujours possible. S’il est positif, vous serez conduit en isolation à l’extérieur du campus pour refaire un test de confirmation.

Procédure. Gants. Ecouvillon. Eprouvette. Plus qu’à attendre.
A gauche, la jeune femme. Ses résultats tombent.

Code orange. Madame, restez où vous êtes. Gardez vos distances.

Tous les projecteurs braqués. Elle s’agite. On dirait une folle.

Non, ce n’est pas possible, je n’ai pas de symptômes, je ne suis pas malade, laissez-moi entrer !

Agitation, mobilisation, gardes armés en position.

N’avancez pas. Vous allez suivre ces gardes et allez être placés en isolement. Veuillez obéir sans discuter.

Non, c’est sans doute un faux positif, je me sens bien, par pitié, laissez-moi entrer !

Obéissez.

Ne pas intervenir. Il n’y a rien à sauver. Surtout. Ne pas faire de vague.

Laissez-moi entrer !

Un geste de folie, un pas en avant, un coup à la tête en réponse, un cri, des coups de botte, on ne la touche pas avec les mains, pas même avec un bâton, elle supplie, elle se débat, elle est repoussée d’un violent coup, les gens derrière s’écartent, elle charge, un coup de tonnerre, elle tombe raide.

Silence. Le sang s’écoule par la tête. La fillette crie. Tous s’agitent.

L’ordre doit être rétabli.

Votre test est négatif. Avancez. Dépêchez.

Ne rien faire d’autre qu’aller de l’avant. Ne pas regarder en arrière. Il est trop pour ceux qu’on ne peut aider.
Il faut quitter cet enfer.
Quitte à entrer dans un autre.





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Surtout ne pas faire de vagues
Charlotte se réveilla quasiment en sursaut. Les patients admis étaient de plus en plus nombreux et de plus en plus mal en point. Depuis le jour où elle avait échangé avec Maxime à l’infirmerie, il s’était à peine écoulé une semaine et tout semblait avoir évolué à vitesse grand V depuis. Pour pouvoir accueillir un maximum de monde et installer au mieux les familles mais également les malades, les gens devaient s’entasser. Comme plusieurs autres soignants, Charlotte avait renoncé à sa place dans les dortoirs et dormait désormais là où il restait de la place.

Ils avaient donc installé un simple rideau dans l’un des bureaux de l’infirmerie et celui ou celle qui n’était pas de garde dormait là. Au moins, ils étaient sur place s’ils y avaient besoin de bras supplémentaires. Le rythme était donc épuisant et le sommeil peu réparateur. Mais Charlotte s’en fichait. L’adrénaline et le sentiment de faire son devoir l’aidait à tenir le rythme. En revanche, elle ne voyait plus beaucoup Cooper et avait à peine le temps de sortir respirer l’air frais.

L’étudiante se leva d’un bon et ouvrit le rideau. Elle se dirigea droit vers la fenêtre tout en resserrant son gilet en laine autour d’elle. Au vu de l’obscurité à l’extérieur et du brouillard, il devait être très tôt. Sûrement à peine plus de 6h. Deux camions militaires étaient garés dans la cour, leurs phares étaient les seules lumières dans la cour. Charlotte ferma les yeux quelques instants. La situation devenait intenable.

Au fur et à mesure des jours, les restrictions et les nouvelles règles étaient devenus quotidiennes. Des miliaires se tenaient désormais aux portes de l’infirmerie pour embarquer au plus vite ceux qui mourraient de La Maladie. Beaucoup de soignants avaient craqués en apprenant qu’un tri était fait à l’entrée. Charlotte, qui avait de par ses études, un sens très développé de la justice ne pouvait s’empêcher d’être écœurée par cette situation. Elle avait tentée de négocier, de trouver des solutions mais on lui avait fermement fait comprendre que si cela ne lui convenait pas, elle pouvait quitter l’infirmerie. On avait également sous-entendu qu’on pourrait lui faire quitter le lycée.

Rester à sa place, peser le pour et le contre et obtenir le meilleur deal possible. En future avocate, Charlotte voyait bien que l’insubordination ne lui apporterait rien. Dehors, elle ne serait d’aucune utilité ni à elle, ni aux autres. La jeune femme avait une capacité à la résilience qu’elle n’aurait jamais soupçonnée. Lorsque les militaires avaient fait le tri dans le personnel de l’infirmerie « sensible », l’un des gradés avait souhaité exclure Charlotte malgré les protestations du médecin et d’une des infirmières. Elle n’avait aucune formation médicale, paraissait frêle et fragile et avait fait la forte tête quelques jours plus tôt. L’un des gradés avait cependant pris la jeune femme à parti en lui demandant si elle avait bien réfléchis à leur échange précédent.

Elle avait simplement hoché la tête d’un air ferme.

On l’avait donc laissé rester ici. Et elle donnait le meilleur d’elle-même pour les patients.

En rouvrant les yeux, Charlotte vit le sang par terre. C’était un coup de feu qui l’avait réveillé. Les gens étaient désormais silencieux mais effrayés. Les militaires venaient de charger le corps sur un brancard pour le transporter à l’écart. Le sang de la jeune femme ne fit qu’un tour et le regard qu’elle échangea avec sa collègue qui était de garde était éloquent.

- J’y vais, reste là.

Charlotte s’empressa d’attraper une veste chaude et une écharpe et sortir à la hâte de l’infirmerie. En prenant soin de faire le moins de bruits possibles cependant. Arrivé dehors, le froid lui gela instantanément les os. Elle n’eut qu’une seconde pour le réaliser lorsqu’on lui attrapa le bras. C’était Jack, le médecin « en chef ». Avant Jack était « simple » généraliste mais depuis les évènements et avec l’aide d’une infirmière qui avait exercée en bloc opératoire, il multipliait les casquettes. Le quinquagénaire appréciait à la fois la ténacité de Charlotte mais aussi sa capacité à s’incliner lorsque la situation le justifiait.

- Charlotte ! Je vais m’occuper de ceux qui partent en quarantaine, Ils m’écouteront peut être. Va t’occuper des admis ! S’il te plait.

Elle acquiesça d’un air paniqué et fila vers les camions. Elle enfila à la hâte un masque chirurgical et se présenta aux militaires, certains commençaient cependant à la connaitre et la laissèrent passer sans problème. Elle espérait que Jack arriverait à les convaincre que certains ne méritaient pas leur place en quarantaine. Beaucoup en doutaient. Mais il y avait bien une quarantaine.

L’une des salles du gymnase, hautement surveillées où les gens étaient à priori livrés à eux-mêmes. Il n’y avait pas de soins, pas de chauffage, pas de confort. Ceux qui n’avaient pas encore La Maladie s’affaiblissaient et étaient contaminés rapidement. Rares étaient ceux qui arrivaient à passer les jours « d’isolement » sans échouer au test final. Jack arrivait parfois à sortir quelques personnes de la quarantaine et à les remettre sur pied. A ce stade, ils connaissaient peu de choses sur ce virus. A commencer par le mode de contamination. Cette histoire de quarantaine leur semblait donc très aléatoire….

Charlotte arriva vers le groupe de rescapés. Elle allait devoir séparer ceux qui avaient besoin de soins et les assigner à un « service » en fonction de la gravité de leur blessure. Les autres iraient trouver une place dans les dortoirs. De nouveau, elle sentit qu’on lui tirait le bras. C’était Cooper cette fois qui la serra contre lui brièvement avant de la lâcher. Elle voyait à ses traits tirés qu’il était anxieux.

- Il faut qu’on les fasse rentrer au plus vite. Ils sont à bouts.

Elle acquiesça et s’empressa de donner les directives. Plusieurs personnes les avaient rejoints et ils firent des petits groupes pour réunir les familles. A plusieurs reprises, Charlotte demanda aux militaires de s’éloigner un peu pour faciliter leur travail mais ce n’était qu’un prétexte. Tous ses gens avaient certes des tests négatifs. Mais certains avaient d’autres maladies ou étaient blessés. Et personne ne voulait rien dire par crainte d’être mis dehors. Charlotte ne pouvait pas non plus laisser entrer quelqu’un qui aurait été mordus alors la situation était délicate. Ils devaient donc rassurer les gens et cela prenait beaucoup de temps. Il fallait être diplomate mais ferme, bienveillant mais suspicieux. Il fallait donner à chacun ce dont il avait besoin.

Le groupe se réduisit peu à peu. Cooper et ses collègues escortaient les gens en bonne santé vers les dortoirs et l’une des infirmières emmenait les gens qui avaient des blessures ou des symptômes mineurs. Charlotte avisa un homme qui devait avoir son âge et qui se tenait à l’écart des autres.

- Bonjour. Pas de réponse. Je m’appelle Charlotte et je travaille à l’infirmerie. Est-ce que tu es blessé ? Pas de réponse. C’est ton sang ça ? Elle désigna le t-shirt de l’homme qui garda la tête baissée. Est-ce que tu es malade ? Pas de réponse. Ton test est négatif si tu es là donc tu peux me le dire. Pas de réponse. Charlotte n’était pas connue pour sa patience et elle était déjà là depuis un moment.  Elle n’était pas la seule car elle voyait les militaires s’impatienter et l’un commençait déjà à s’intéresser à son non-échange avec le jeune homme brun. Ecoutes, je vais être direct, l’un des militaires commence à regarder dans notre direction. Soit tu n’as vraiment rien et tu rejoins les dortoirs. Soit tu es blessé ou malade, tu rejoins quand même les dortoirs mais au premier signe de quoi que ce soit, ils t’embarqueront. Soit tu es blessé ou malade et tu viens avec moi maintenant, en sécurité. Tu es le dernier du groupe donc je t’escorterai moi-même. Le militaire s’approcha encore un peu plus. Il me faut une réponse. Maintenant.

Le jeune homme releva enfin la tête et son regard croisa celui, très ferme, de Charlotte.

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Entassé parmi les condamnés, tous désignés pour le Jugement dernier. Heureux sont ceux partis en premier, ici il n’y a que des témoins de la guerre. Une guerre d’extermination menée par un ennemi invincible.

Malheureux est celui qui a raté son suicide. Non pas sauvé par cette femme en ce jour de mort, non : elle l’a condamné.
Le châtiment pour le meurtre qu’il a commis. Son amour
Assassiné
De ses propres mains
Crâne éclaté
Rouge
Elle était seulement malade
Elle avait besoin d’aide
Il y aura bientôt un remède
Il fallait juste l’enfermer
La mettre à l’abri
Meurtrier
Il n’y en avait qu’une sur Terre
Pour toi
C’était elle
Et tu l’as tuée
M
E
U
R
T
R
I
E
R

Elle est là. En chair et en os. Elle croise le regard. Elle approche.

Mia

impossible
-
elle est morte
-
je l’ai
-
ce n’est pas elle
-
tu deviens
-
fou


M
E
U
R
T
R
I
E
R

Détourner le regard

M
E
U
R
T
R
I
E
R

Surtout
Ne pas la regarder
Il faut
Surtout
Ne pas la croiser
L’ignorer
Sinon
Elle te poignardera
Avec ses yeux elle crèvera ton coeur

Elle est là. Son odeur.

Sonné
Aspiré dans un siphon
Le cœur prêt à exploser

Elle dit des mots. Son odeur. Mais.
Pas sa voix. Elle dit des mots.

Lever la tête
Ce n’est pas Mia
C’est une autre
La même odeur
Pas la même voix
Pas le même visage
Pas le même corps
Elle attend une réponse

Surtout

Ne pas avoir l’air fou

Surtout

Ne pas faire de vague

je vais bien
tout va bien

je fais comme tu me dis
je te suis

à propos, je m’appelle Elijah
mes amis m’appellent Eli
- m’appelaient

et toi ?






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L'échange de regard ne dura que quelques millisecondes. Encore quelques pas dans sa direction. Du coup de l'oeil, Charlotte vit que le militaire arrivait à sa hauteur. Ses phalanges étaient éclaircies par la pression qu'il exerçait sur son arme. Elle reporta son regard sur l'homme.

-  Je vais bien, tout va bien... Je fais comme tu me dis. Je te suis.

La voix de l'homme était calme, semblait calme du moins. Ses yeux bleus cependant racontaient une tout autre histoire. L'homme avait le regard voilé, ses yeux semblaient lutter pour ne pas se fermer. Charlotte compris que, comme beaucoup des gens qu'ils accueillaient, l'homme était en état de choc. Il fallait qu'il fasse illusion quelques instants encore. Quelques précieux instants qui permettrait à la jeune femme de le sortir de là indemne.

- A propos, je m’appelle Elijah, mes amis m’appellent Eli - m’appelaient. Et toi ?

Elijah donc, n'avait pas retenu, entendu, réalisé que Charlotte s'était déjà présentée. Ce n'était pas grave, elle allait répéter l'information.

- Enchantée Elijah, moi c'est Charlotte. La voix était décidée mais apaisante, teintée d'une fausse joie de faire sa connaissance. Allez viens, je t'accompagne !

La jeune femme lui posa une main ferme sur l'épaule pour le forcer à bouger dans la bonne direction puis enroula sa main autour de son coude. Vu la différence de taille entre les deux individus, cela éviterait à Charlotte de se déboîter l'épaule en chemin. Elle ne doutait pas que l'homme soit parfaitement capable de marcher seul mais elle avait remarqué que les gestes d'autorité tranquillisaient les militaires. Et les nouveaux arrivants.

Charlotte le lâcha cependant dès que la porte se referma sur eux. Le hall du bâtiment servait aussi de cages d'escalier et se divisait en 2 couloirs qui menaient aux salles de classes. D'un pas assuré et sans rien dire, elle le mena jusqu'à lui des salles d'examens. Elijah avait l'air dans les vapes et Charlotte ne voulait passer à côté de rien. A l'intérieur, une des infirmières étaient en train de finir d'ausculter une famille de 5 personnes, les deux parents et 3 enfants en bas âge, qui venaient d'arriver. Les deux jeunes femmes échangèrent quelques mots et Charlotte ressortit pour attendre près d'Elijah.

La rouquine s'adossa au mur face à la porte et se frotta énergiquement le visage avec les mains pour réchauffer sa peau gelée et lutter contre la fatigue qui la reprenait. Elle retira son gros manteau d'extérieur pour profiter de la température plus clémente du lycée. Le manteau était devenu presque humide à cause de la brume matinale et il ne tenait plus son rôle. Charlotte fut immédiatement soulagée de sentir la chaleur de l'air intérieur. Elle resserra son gilet contre sa poitrine en croisant ses bras. Discrètement, elle observa l'homme qui semblait toujours dans le vague.

Elijah était plutôt grand, ça elle l'avait déjà remarqué. Il approchait sans doute les 1m80, 90 peut-être même. Il était blond avec une barbe négligée et les cheveux mal coupés et mal coiffés. Était-il déjà aussi laxiste avec son apparence avant ? C'était difficile de le savoir. Il était nerveux, Charlotte le voyait à la façon dont il se tenait. Son corps imposant paraissait complètement crispé, immobile mais prêt à s'enfuir au premier danger à la fois. Sans doute avait-il envie de faire les cent pas sans oser.

Au fond d'elle, la curiosité commençait à ronger Charlotte. Il y avait d'autres endroits où elle aurait été bien plus utile qu'ici à.... Que faisait-elle ici ? Dire qu'elle lui tenait compagnie ou le rassurait n'était pas vraiment le terme vu l'état actuel des choses. On avait besoin d'elle à l'infirmerie mais elle ne voulait pas partir. Un je-ne-sais-quoi qu'il dégageait... L'étudiante ne se sentait pas spécialement en danger en sa présence mais elle ne voulait pas le mélanger aux autres avant d'être sûre. Son attitude fermée et fuyante ne lui inspirait aucune confiance. Elle craignait qu’il ne soit blessé, malade ou même que son état de choc ne se traduise à terme par des comportements violents.

Après ces quelques semaines, Charlotte commençait déjà à s’habituer à la vision et à l’odeur du sang, sur elle ou sur les autres. Quelques semaines auparavant tout cela lui aurait semblé impossible. Si elle avait choisi des études de droit et non pas de médecine, ce n’était pas pour rien. Malgré tout, avec une famille dévouée aux institutions publiques de santé, elle n’avait pas hésité à se porter bénévole à l’hôpital d’abord puis ici. On s’habituait à tout, très vite. Mais Charlotte ne voulait pas perdre son humanité pour autant. La défiance n’impliquait pas forcément la froideur et l’absence d’empathie.


Tu viens des environs ? Ou tu vivais à Stanford même ?

Prenant soudainement conscience que Elijah avait les bras et le visage couvert de sang, elle s’excusa..

Excuses-moi… Je ne t’ai même pas proposé si tu voulais te nettoyer un peu. Elle désigna une porte non loin de là. Il y a un wc et un lavabo si tu veux.

Charlotte aurait ainsi un meilleur aperçu de son état de santé. Les Malades avaient en effet tendance à attaquer les avant-bras, les épaules ou même les mains. Vu l’état de saleté de ceux de Elijah, il aurait été facile de passer à côté de quelque chose.

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Charlotte
Pour le moment, on va dire que tu es une figurante
Tu n’as pas plus d’importance que ça dans ce récit
Tu vas nous aider à sortir de ce gymnase froid où on nous a placé en isolement
Le garde a l’air sur les nerfs
Il a probablement l’ordre d’emmener tout suspect
Il s’est déjà approché, fusil dégainé, et va probablement faire quelque chose

Surtout
Ne pas faire de vague
Ne montrer aucun signe de faiblesse
Garder la tête haute
Étouffer chaque tremblement

Elle met la main autour du coude
Elle nous emmène
Avant que le soldat  puisse dire quoi que ce soit
La poigne sûre
Le contact doux
L’odeur de la fiancée assassinée
Tout se mêle
Le tout chaud
Le tout froid
Ça heurte et ça anesthésie
Ça blesse et ça masse
Ces quinze pas durent des heures
Puis elle lâche son emprise
Sortis du gymnase

Surtout
Ne pas prêter d’attention aux sensations
Éteindre tous les feux
Ne pas écouter les pensées
Ni le coeur
Rester sourd
Nul n’est d’une grande aide en cet instant
Tout ce qu’ils veulent
C’est te ramener au passé
Et te tuer
Reste sourd
Et laisse-toi guider

Traversée du lycée
Elle nous emmène vers une infirmerie improvisée
Un échange avec une autre figurante
L’allure d’une infirmière
Elle n’a pas de nom
Elle finira probablement comme tous les autres
A pourrir
Et déambuler

Charlotte
Il aurait mieux valu ne pas savoir
Son nom
Lui dédier une scène
Entendre ses répliques
La faire agir et guider le protagoniste
C’est lui donner un rôle
Ca n’a pas d’importance que les figurants meurent
Tant qu’ils n’ont pas de nom

Mais elle, maintenant
Elle existe
Et quand elle se fera tuer
Ou plutôt
Transformer
Puisqu’elle est nommée
Elle comptera
Elle rejoindra les autres noms du générique
Le générique de ceux qui ont fait partie de ta vie
Qui défile
Jusqu’à la fin de la bobine
Il aurait mieux valu qu’elle reste une simple figurante

Surtout
Ne pas s’attacher
Surtout
Ne pas s’impliquer
Sinon
C’est foutu
Un revers de la main suffit à balayer un château de cartes mouillées

Deux semaines dehors

Et cette femme Greta
Coincés tous les deux dans cette voiture
Échappés par miracle
Portée disparue
Probablement dévorée

Le petit Brandon trouvé au bord de la route
Qui a vu ses parents se faire avoir
Avec qui on s’est caché dans un café
Qui avait dissimulé sa morsure
S’est transformé alors qu’on était épuisé et vulnérable
Cinq minutes après et on tombait de sommeil
Et ça aurait été foutu
Il a fallu lui éclater la gueule

Bryce, ami comique de la bande
Par hasard sur une sortie d’autoroute
A peine retrouvé et déjà dévoré
Un signe de la main
Bonheur de savoir son ami sain et sauf
Un instant d’inattention
Et déjà c’était trop tard

Une fois que tu es mordu

C’est foutu

Il faut te laisser derrière

A ton triste sort

Cameron, écrit sur l’étiquette de la blouse rouge et blanche
Écrasée dans sa voiture contre un arbre après avoir essayé de nous défoncer
Probablement confondu avec l’un d’entre eux
A cause de l’allure probablement
Ou bien aucune pitié même pour les vivants
Destin précipité en voulant sauver sa vie
Essayer de stopper une hémorragie
Impossible
Quand les os sortent du corps
Et que le sang sort par tous les orifices

Dès que le personnage a un nom

C’est foutu

Dès qu’il est nommé dans ton histoire

Tu es foutu

Un nom, c’est un nouveau fardeau que tu porteras

Toute ton existence

Et jusqu’à la fin

Mieux vaut être seul

Nul ne doit savoir

Ce que tu as fait

Homicides volontaires multiples
Non-assistance à personne en danger
Délit de fuite

Tu t’appelles Elijah désormais
Tu en as bavé, comme tout le monde
Tu as survécu
C’est tout ce qu’ils ont besoin de savoir

Charlotte
Elle dit des mots
Elle veut savoir d’où tu viens
Elle t’invite à te nettoyer

Surtout
Ne rien lui avouer

merci
j’avais bien besoin d’enlever tout ce sang
j’ai tué une biche pour pouvoir manger
mais les malades ne m’ont pas laissé le temps

je suis de Boston mais je vis à Stanford depuis deux ans
sacré merdier là-bas


Enlever toutes les croûtes
Bien frotter
Inspecter les blessures
Seulement des égratignures
Heureusement
Cameron n’était pas malade
Autrement
Son sang sur les plaies
C’était la contamination assurée
Seulement de la chance

Si tu n’es pas prudent

Tu es foutu

il me faudrait des vêtements propres, j’ai traîné dehors pendant tout ce temps

Des vêtements propres
Une douche
De l’eau fraîche
Un repas chaud
Par pitié

et toi, tu viens d’où ?

Seulement
Prendre des informations
Des ressources
Ne pas s’impliquer

quelles sont les recommandations officielles ? je n’ai pas eu le temps d’allumer la télévision

est-ce qu’on est censé attendre ici ?

Dans le couloir
Des soldats s’affairent
Masques à gaz sur le visage
Armes dégainées
Ils courent sans s’arrêter
Direction l’entrée du lycée

Quand un homme armé est au pas de course
C’est que le danger n’est pas loin

Alors

C’est qu’il faut partir




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Dernière édition par Lance Warren le Sam 24 Sep - 14:29, édité 1 fois
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Surtout ne pas faire de vagues

Elijah ne se fit pas prier. Il partit directement dans la pièce qu’elle lui avait indiqué. Charlotte le trouvait déjà beaucoup plus calme. L’étudiante n’était pas vraiment infirmière. Elle ne serait jamais capable de faire ce que Jack, le docteur, ou l’autre infirmière faisaient. Elle apprenait vite et mettait du cœur dans les tâches basiques qu’ils lui déléguaient. Mais la rouquine aimait les aider. Et aider les gens. C’était ce qui l’avait attiré dans le métier d’avocat.

Charlotte aimait cette idée que chacun pouvait être défendu quelque soit ses erreurs. Bien sûr, elle savait que parfois certains seraient difficilement défendables et qu’elle n’aurait peut-être pas intimement l’envie de les aider. Mais le métier était fait ainsi que ce n’était pas à elle de décider, qui était défendable ou non. Chacun méritait sa chance, chacun méritait justice. Elle devait appliquer la loi de manière claire.

En médecine, les choses étaient similaires. C’était ce cadre familier qui la rassurait. Charlotte reconnaissait que son niveau de patience n’était pas égal en fonction des patients, et elle avait parfois dû hausser la voix comme avec Maxime. Mais elle se devait de donner à chacun une chance. Plus les décisions des militaires se montraient arbitraires, plus elle s’employait à extirper des gens de leurs griffes.

Elle ne connaissait pas Elijah. Mais comme tous, il méritait une chance. Une chance de survivre, d’être soigné, protégé, nourri. Faire preuve de compassion ne voulait pas dire être idiot ou faible. Etre humain n'empêche pas de rester sur ses gardes. Il avait son attention mais pas sa confiance. Elle entendit l’eau couler dans les tuyaux et Elijah commencer à frotter le sang.

- Merci. J’avais bien besoin d’enlever tout ce sang. J’ai tué une biche pour pouvoir manger mais les malades ne m’ont pas laissé le temps

Charlotte entendit sa voix sortir de la porte ouverte. Ici, il était facile d’oublier que dehors des gens survivaient tant bien que mal et se battaient chaque jour. La rouquine ne pouvait que se contenter d’imaginer puisqu’elle avait atterris ici le jour où tout était parti en vrille et n’avait pas quitté le lycée depuis. Les récits des gens qui arrivaient étaient pourtant tous très similaires et racontaient la même terrible réalité. A vrai dire, les récits devenaient plus terribles à mesure que passaient les jours. Dehors, cela devenait compliqué de survivre. Les malades étaient partout, toujours plus nombreux. Il devenait difficile de leur échapper, de les tenir à distance.

Trouver de quoi manger, boire, se chauffer et un endroit où dormir en sécurité serait bientôt impossible.

- Je suis de Boston mais je vis à Stanford depuis deux ans, sacré merdier là-bas

Stanford n’était pas non plus la ville où Charlotte avait grandi. Elle avait en effet passé son enfance et une grande partie de sa vie à Saint-Mary à 3h d’ici. L’étudiante n’avait quitté sa petite campagne que pour venir faire ses études à l’Université de Stanford. Cela faisait déjà 6 ans qu’elle avait posé ses valises sur le campus. Et il lui en fallait encore 2 pour pouvoir prétendre passer l’examen du barreau et devenir avocate. Les choses risquaient cependant de traîner un peu en longueur au vu des évènements.

Cela faisait 2 semaines désormais que la rouquine était ici. Mais les journées étaient si longues et tout changeait si vite qu’elle avait l’impression d’être ici depuis des mois. Deux semaines sans nouvelles de la maison. D’un côté, Charlotte s’inquiétait. De l’autre sa famille et elle ne se donnait les nouvelles qu’une à deux fois par mois… Alors ce n’était pas si différent. Et puis elle se consolait en se disant qu’au moins toute sa famille, ses parents, son frère, sa femme, Louise et son copain étaient tous ensembles. Et elle allait bien. Alors tout n’était pas si mal. Elle n’avait pas eu le temps de répondre à Elijah, qu’il avait déjà enchaîné.

- Il me faudrait des vêtements propres, j’ai traîné dehors pendant tout ce temps et toi.

- Oui bien sûr ! Je vais aller te chercher ce qu’il te faut. Je reviens.

Le stockage était dans un autre couloir mais elle ne mit pas longtemps à l’atteindre. Charlotte prit un jean, un t-shirt et un sweat qui lui paraissait en bon état et à peu près de la bonne taille. Elle n’était ni styliste ni vendeuse de prêt-à-porter alors elle avait du mal à estimer à vue de nez les mensurations d’une autre personne. Heureusement Elijah était très grand mais plutôt fin donc cela ferait sûrement l’affaire. En 2min, elle était de retour. Elle tendit les vêtements dans l’encadrement de la porte sans regarder et signala sa présence :

- Tiens !

Il la remercia et repris la discussion où il l’avait stoppé.

- et toi, tu viens d’où ?

- Saint-Mary. A 3h environ. C’est pas une grosse ville, ça m’étonnerait que tu connaisses.

Charlotte entendit dans la salle l’un des enfants pleurer. La consultation avait commencé depuis un moment déjà. Ce serait probablement bientôt le tour de Elijah. Ensuite, elle le conduirait aux dortoirs entre de bonnes mains et pourrait se doucher et mettre les vêtements propres qu’elle lui avait donnés.


- quelles sont les recommandations officielles ? je n’ai pas eu le temps d’allumer la télévision. Est-ce qu’on est censé attendre ici ?

La rouquine n’eut pas le temps de répondre qu’elle entendit courir. Les pas précipités venaient dans leur direction. La porte qui séparait le couloir en deux s’ouvrit d’un coup et Charlotte se plaqua contre le mur pour laisser passer plusieurs soldats. La porte claqua pendant qu’ils ouvraient avec fracas celle qui menait au hall. Elle resta sans bouger jusqu’à ce que la porte du hall se ferme à son tour. Elle sursauta et échangea un regard inquiet avec Elijah.

Un grincement se fit entendre. Sa collègue avait ouvert la salle de consultation d’un air interrogateur.

- Je ne sais pas… Indiqua Charlotte pour répondre à sa question silencieuse. Tu as fini avec eux ?

L'infirmière fit un signe positif de la tête et lui demanda d’accompagner la famille jusqu’au dortoir. Charlotte se tourna vers le jeune homme et lui dit d’une voix rassurante :

- Hey, c’est ton tour. Tout va bien, ok ? Je reviens te chercher dès que j’ai emmené mon petit monde au dortoir.

Les enfants étaient épuisés et Charlotte attrapa celui du milieu dans ses bras pour soulager le père de famille qui n’en pouvait plus. Lui-même reprit ensuite le plus jeune des bras de sa femme. La rouquine échangea un sourire avec la jeune maman. Ils avaient visiblement vécu l’enfer et avaient besoin de sommeil. Quand elle revint dans le couloir, Elijah n’était pas encore là. Mais elle trouva Jack, le médecin adossé contre un mur l’air défait.

Le quinquagénaire pleurait. Elle lui prit le bras.

- Jack, qu’est-ce qui se passe…

Le regard qu’il lui lança était déchirant. Charlotte savait que les militaires qui étaient passés arrivait directement du dortoir où ils dormaient entre leurs tour de garde. Ils avaient été appelés en renfort.

- Un faux négatif. Une femme. 75 ans. Elle était dans la cour quand elle s’est mise à mordre les gens autour d’elle.

Charlotte le regarda sans comprendre. Il se mit à chuchoter d’une voix étranglée presque murmurée. Elle dut tendre l’oreille pour tout saisir.

- Charlotte, elle allait bien hier quand je l’ai vu. Elle n’a pu être mordue dans cette partie et elle n’était pas malade. Rien du tout, elle n’avait pas un seul symptôme. Je ne comprends pas comment c’est possible…. Ils l’ont abattu et ils ont embarqués les 2 qu’elle avait mordu, ils n’ont même pas voulu que je m’approche… C’est la 3ème cette semaine, si ça continue, ils vont encore durcir les conditions…

L’homme eut un sanglot. 3 morts en moins de 20 minutes. Charlotte ne se faisait pas d'espoir en ce qui concernant le sort des 2 personnes qui avaient été mordues. Elle savait qu'au-delà du choc et du désarroi, c’était l'incompréhension qui faisait craquer Jack. Quelle était cette maladie ? Si tu es mordu, tu tombes malades et tu meurs. Puis tu te réveilles en rôdeur. Si tu attrappes la maladie et que tu en décèdes alors tu reviens en rôdeur. Mais pourquoi des personnes saines, non positives et non mordues, devenaient d’un coup l’un d’entre eux ?

Nouveau grincement de porte. Elijah venait de sortir de la salle, suivit de sa collègue.

- Jack, va te coucher. Tu as besoin de repos, on en parlera demain, ok ?

Sans même adresser un autre regard aux 3 autres personnes dans le couloir, il remonta d’un pas lourd vers son bureau où il avait installé un lit de camp. Charlotte repartit vers la salle d’examen en prenant soin de composer un visage neutre et rassurant.

- Tout est ok ? Je l’accompagne au dortoir ? Elle échangea quelques amabilités sans intérêt avec sa collègue puis fit signe à Elijah de la suivre. Elle se sentit obligée de justifier de la situation. Il y a eu un petit débordement dans la cour, mais ça va mieux maintenant je crois. Elle s’arrêta sur le palier entre les deux étages et prit le temps de lui demander : Tu vas bien ? Tu as de la famille qui pourrait se trouver ici ou dans un centre pas loin ?


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Dernière édition par Charlotte Becker le Sam 24 Sep - 23:22, édité 1 fois
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Lance Warren
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SURTOUT NE PAS FAIRE DE VAGUE


Elle croise ton regard et tu lis son inquiétude
Elle sursaute quand la porte se referme
Elle garde la tête froide mais tu vois qu’elle ne maîtrise rien
Elle te guide vers une infirmerie improvisée
Elle vient de St Mary

Tu t’y es arrêté pour le déjeûner avec Mia
Vous étiez partis en road trip avec la Ford de tes beaux-parents
Tu as pris les frites, les oeufs et le bacon
Elle a pris des gaufres au sirop et à la crème fouettée
Tu étais heureux à ce moment-là

Cogne. Fort. Dans le thorax. Pulse. Accélère. Tambourine. Frappe.

Elle échange des mots avec l’infirmière à propos des soldats
Personne n’a la moindre idée de ce qu’il se passe

Se tenir prêt
A déguerpir
Au moindre signe

Elle te dit que c’est à ton tour d’être ausculté
Elle essaie de te rassurer
Elle te voit comme un petit chien apeuré
Elle ignore ce que tu as traversé
Elle ignore ce que tu as fait
Et si elle savait
La peur serait de son côté
C’est bien
Elle te dit qu’elle raccompagne les patients au dortoir et qu’elle reviendra pour toi
Elle s’éloigne avec la famille

La famille

Cogne. Frappe. Tambourine. Fort.

Je vais vous ausculter.

C’est l’infirmière qui parle
L’infirmière t’invite à t'asseoir sur la chaise d’école
L’infirmière te pose une série de question et inspecte ton corps
L’infirmière désinfecte et panse tes plaies
L’infirmière ne peut rien pour les plaies que tu as dans la tête et dans le thorax

La famille

L’infirmière te libère
Charlotte est là
Un médecin à son bras
En larmes
Dépité
Elle lui dit d’aller se coucher
De se reposer
Ils ont parlé de quelque chose
De grave
Elle t’accompagne au dortoir
Elle te dit qu’il y a eu un petit débordement dans la cour
Elle te dit qu’elle croit ça va mieux maintenant
Elle te cache des informations
Nulle forteresse n’est inasiégeable
Tôt ou tard
Il faudra partir

Elle te demande si tu vas bien

Surtout
Ne pas la regarder
Ne pas sentir
Son odeur
L’odeur de Mia
Sinon
Tu es foutu
Regarder droit devant
Garder la tête haute
Inspirer par la bouche

Elle te demande si tu as de la famille

la famille

Tu les as abandonnés
Ton ami
Tu l’as regardé se faire bouffer
Tes parents
Tu t’en es à peine soucié
Ton amour
Tu l’as tué
Écrasé ce crâne chéri

Damné sur cette terre pour tes crimes
Réduit à te consumer lentement jusqu’à la fin
Même le feu le plus ardent serait une délivrance
Mais il n’y a nul pardon ni merci pour ce que tu as fait

Tambourine. Fort dans le thorax. Cogne. Dur. Dans la tête. Brûle. Les poumons. Arrache. Le foie. Serre. L’estomac. Cogne. Tambourine. Martèle. Siffle. Crache. Pulse. Encore.
Encore.
Encore.

Encore.


Encore.



Encore.




Encore.





Encore.






je crois
que je n’ai plus de famille
je suis tout seul


Tambourine. Cogne. Défonce. Le thorax. Martèle. Souffle. Siffle. Aspire. Sous tes pieds. Vide. Fond. Décompose.

Un homme en arme qui patrouille
Masque à la ceinture
Face tendue
Comme une chien menacé

Extinction des feux
Les rayons de la Lune éclairent à travers les vitres
Au bout du couloir
Une porte
Une allée et venue
Des quintes de toux
Chuchotements
C’est là qu’une partie des réfugiés dorment
Elle te montre ton lit

Elle t’a aidé
S’est montré compatissante
Mais elle ne survivra pas
Elle n’est qu’une figurante
Elle n’est rien pour toi
Restes-en là

Charlotte
merci
pour tout


C’est la dernière fois que tu la verras




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Par la grande fenêtre de l’escalier, Charlotte apercevait la cour où les admis passaient leur journée. A cette heure encore matinale, la cour était quasiment vide à l’exception de quelques hommes qui guidaient les nouveaux arrivants vers différentes parties du lycée. Ceux qui étaient chargés de la manutention étaient en train de décharger des palettes de nourriture qu’ils acheminaient vers le réfectoire. La rouquine vit Cooper se joindre à eux pour les aider. Le jeune homme était comme elle, toujours prêt à aider et bosser. Elle appréciait cela chez lui.

Charlotte tourna la tête vers Elijah pour l’inciter à répondre. Il semblait pensif, une nouvelle fois.

- Je crois que je n’ai plus de famille, je suis tout seul.

Oh. Elle ne put réprimer l’expression peinée qui s’afficha sur son visage. Charlotte voulait se montrer compatissante et présente. Elle ne voulait pas éprouver de pitié et faire croire aux autres qu’ils étaient dans une impasse.

- Je suis sincèrement désolée pour toi, Elijah. Je ne sais pas où est la mienne, non plus. Je nous souhaite d’avoir tort tous les deux et qu’on finisse par les retrouver.

La famille et l’éloignement était l’une des problématiques les plus dures à gérer. Les gens étaient devenus nerveux et vulnérables à cause des événements qu’ils traversaient. Rester sans nouvelles de leurs proches, de leurs amis ne faisait qu’accentuer ce sentiment d’impuissance et de détresse. Charlotte espérait que sa famille soit à l’abri mais elle ne pouvait pas en être sûre. Personne ne le pouvait. Ils étaient tous dans la même situation et il ne semblait exister aucune solution à leur problème commun. Toutes les communications étaient coupées.

Alors Charlotte prononçait toujours les mêmes paroles rassurantes. Que tout allait bien, qu’ils y avaient d’autres camps de réfugiés, qu’ils pourraient retrouver leurs proches bientôt. Mais les histoires qu’elle entendait, décourageait la jeune femme un peu plus chaque jour. 2 semaines et tout semblait déjà si différent dehors. Si différent de ce jour où le monde avait semblé perdre la tête. Elle prononçait toujours les mêmes paroles différentes mais pas aujourd’hui. Elijah semblait tellement sûr de lui que le fond de sa pensée lui avait échappé. Elle se répétait que tout allait bien mais personne n’en avait la preuve. Sa famille avait-elle vraiment survécu ?

Elle dût rassembler toute sa force pour bouger et continuer les escaliers. Elle était épuisée, physiquement et nerveusement. Elle croisa son reflet dans le reflet de la fenêtre et vit que ses traits étaient tirés. Avec beaucoup de douceur, elle ouvrit la porte du dortoir. Certains étaient déjà en train de s’éveiller et elle avança entre les lits silencieusement jusqu’à un lit vide.

- Tu peux t’installer ici et il y a des couvertures dans la caisse là-bas. Chuchota-t-elle en désignant un coin de la pièce. Il fait plutôt froid même en journée.

Avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, Charlotte était déjà partie lui en chercher une. Machinalement, elle la déplia un pour vérifier la taille et la déposa au pied du lit.

- Charlotte, merci, pour tout.

La jeune femme eut un sourire. Aider les autres et apporter un peu de réconfort aux gens qui arrivaient étaient bien la seule chose qui la faisait tenir.

- De rien, c’est normal. Elle lui adressa un sourire. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésites pas. Je ne suis pas compliqué à trouver, généralement, je ne bouge quasiment pas de l'infirmerie. A bientôt, Elijah, reposes toi bien. Nouveau sourire avant de se diriger vers la sortie.

Sur le chemin du retour, Charlotte croisa quelques regards de patients avec qui elle avait échangé. Elle avait beau ne pas être Cooper et avoir autant de facilité avec les autres, la plupart lui firent un sourire ou un signe. Elle ne devait pas être si terrifiante finalement. Peut être pas la plus sympathique mais le travail était fait. Et à ses yeux c’étaient le plus important. Faire au plus juste pour tous tout le temps.

Ses jambes acceptèrent de la porter jusqu’à l’infirmerie mais arrivée à destination, Charlotte se sentit soudainement épuisée. Toute la pression retombait comme un soufflé et lui ôtait ses dernières forces. De fait, le bruit des tirs l'avait tiré du sommeil à 6h. Alors qu’elle s’était couchée à 4h passé. Assise sur le lit de fortune de l’infirmerie, elle échangeait quelques mots avec sa collègue qui lui conseilla de dormir sans s’occuper du reste. Quelqu’un la remplacerait. En temps normal, la jeune femme aurait sûrement protester mais elle ne se fit pas prier et tomba comme une masse.

Tout irait pour le mieux. Il fallait juste faire ce qui était juste et le monde continuerait de tourner.  
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